Il n'y a d'honnête que le bonheur _________________________________ Paroles et musique Georges Brassens Probablement enregistrés à Bruxelles en 1952 Dans l'ombre des forêts Y'a des endroits gentils En voyag' d'intérêt Les maris sont partis Les maris sont des gens au front morne C'est l'moment ou jamais d'les égayer de cornes. Viens! Pos'ton fardeau De bonn'manières Sur le gros dos D'la cuisinière Et jett'la clef de ton honneur Dans la mar'aux canards. Viens! Quand le printemps Fou d'allégresse Rôde, chantant Sur nos tendresses Il n'y a d'honnêt' que le bonheur Vois le vent, le vent d'opérette Ah! Quel êtr' intelligent Qui des toits s'apprête À foutr' des pots de fleurs sur la gueul' des agents Mais oui, viens! Sautons au cou De l'hirondelle Et laissons-nous À tire d'aile Conduire loin de la pudeur. Viens! Si nous voyons Sur un' sal'tête Un chapeau m'lon Qui nous embête Nous le flanqu'rons par terre pour Jouer au ballon avec. Viens! Si les gross'roues D'un véhicule Coupent le cou D'un'renoncule Nous les crèverons avec amour Si cett'brut' de garde-champêtre S'avis' de nous engueuler Nous l'enverrons paître Ou bien nous le pendrons à un arbre isolé. Mais oui, viens! Si des fruits mûrs Douc'ment dépassent Le haut d'un mur Sous l'quel on passe Nous leur prêt'rons notre concours. Viens! J'ai pas trop d'trous À mes chaussettes J'ai pas d'verrou À ma cassette J'n'ai d'ailleurs pas d'cassett' non plus Comme ton idiot d'mari... Viens! J'te prendrai pas Pour ma p'tit bonne J't'imposerai pas D'solo d'trombone Le soir un'fois le café bu De retour de maquignonnage Le sale cornard comprendra Le désavantage De fair'estampiller son amour par l'État. Mais oui, viens! Pour nous s'éveillent Ô bonn'fortune En plein soleil Des clairs de lune En pleine nuit, des soleils nus.